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A Ajaccio, l’épave Sanguinaires C dévoile de nouveaux trésors

Publié le 21/06/2024

​Depuis 2016, l’épave qui gît au large du golfe d’Ajaccio fait l’objet d’une vaste campagne de fouilles. Alors que les recherches sur le site maritime se poursuivent, l’équipe de plongeurs vient de mettre au jour de nouvelles pièces comme des bols en céramique et un chaudron en cuivre. Des indices précieux qui permettront de percer un peu mieux les mystères de cet ancien navire de transport, dont le naufrage dans les eaux méditerranéennes remonte à la fin du seizième siècle.

A Ajaccio, l’épave Sanguinaires C dévoile de nouveaux trésors

 

Cécile Orsoni le Mercredi 12 Juin 2024 à 15:41

 

​Depuis 2016, l’épave qui gît au large du golfe d’Ajaccio fait l’objet d’une vaste campagne de fouilles. Alors que les recherches sur le site maritime se poursuivent, l’équipe de plongeurs vient de mettre au jour de nouvelles pièces comme des bols en céramique et un chaudron en cuivre. Des indices précieux qui permettront de percer un peu mieux les mystères de cet ancien navire de transport, dont le naufrage dans les eaux méditerranéennes remonte à la fin du seizième siècle.

 


A Ajaccio, l’épave Sanguinaires C dévoile de nouveaux trésors
 
L’épave Sanguinaires C livrera-t-elle un jour tous ses mystères ? Découverte en 2005 au large d’Ajaccio, gisant par 19 mètres de fond, elle fait l’objet de campagnes de fouilles depuis 2016. « On suppose que c’était un navire de commerce solidement construit, chargé de pierres calcaires et de céramiques, originaire d’Europe du Nord et de fabrication scandinave. Le navire aurait fait halte dans un port italien puis se serait dirigé vers Ajaccio pour y amener du matériel avant de faire naufrage à la fin du seizième siècle. C’est comme une enquête de police, les retours d’analyse de bois et de céramique vont nous donner des indices supplémentaires », explique Marine Sadania, co-directrice scientifique au Ministère de la Culture.

Cette année, la campagne de fouilles est menée par l’Arasm (Association pour la recherche archéologique sous-marine) et le Drassm (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines). Le Ministère de la Culture a mis à disposition le navire Alfred Merlin, sur lequel plongeurs et archéologues se relaieront pendant trois semaines pour décharger les pierres qui entourent la coque en bois. « Nous espérons pouvoir étudier l’emplanture du grand mât dès l'année prochaine. L’analyse du bois va permettre de connaître précisément la date du naufrage, les aménagements du navire, mais aussi sa provenance, car l’essence des arbres est propre à une région donnée. Le bateau est construit en bois de chêne, il vient donc d’Europe du Nord, mais sur sa cloison, on retrouve d’autres essences. Il aurait donc été retravaillé... » souligne Hervé Alfonsi de l’Arasm, responsable de l’opération Sanguinaires C.
Depuis une dizaine de jours, entre les pierres et les algues marines, les plongeurs ont mis en évidence de la céramique de graphique aztèque, qui confirme que la cargaison était bien destinée à la vente et qui indique la période de circulation du cargo - la seconde moitié du seizième siècle. Et ce n’est pas tout : un chaudron en cuivre avec un résidu de résine a lui aussi été découvert : « Peut-être que les marins s’en servaient pour réparer le navire au moment du naufrage. Cette pièce, comme toutes les autres, sera passée au scanner. En attendant, le chaudron est régulièrement humidifié dans un bac d’eau douce pour éviter son altération, » précise Marine Sadania.

Enfin, 2 épontilles ont été mises à jour, ce qui donne des renseignements précieux sur l’architecture du navire : « Il y avait donc un pont sur ce bateau. Les marins utilisaient les épontilles pour grimper au pont supérieur. Cette découverte est une excellente indication pour nous. Cela veut dire que nous sommes tout proche du bois » se réjouit Hervé Alfonsi, encore en tenue de plongée. Si le travail est fastidieux, le jeu en vaut la chandelle. L’an prochain, l’équipe de chercheurs devrait pouvoir se consacrer uniquement à l’étude de la coque de bois.

« En 2025, si nous avons répondu aux questions essentielles, à savoir la date, la provenance et la cause du naufrage, nous n’irons pas plus loin. Nous refermerons cette zone », prévient Marine Sadania. Les vingt archéologues mobilisés sur l’opération espèrent secrètement pouvoir sélectionner les pièces remarquables du navire puis les exposer au grand public dans un musée. « Cela représente un coût. Une ville ou bien un mécène pourraient se saisir du projet. » glisse l’un d’entre eux. Pour l’heure, les pièces resteront à bord du navire puis iront à l’analyse au centre de radiologie Corse Imagerie médicale. Il est toutefois possible d’admirer de près ces trésors de l’histoire ce dimanche 16 juin, lors d’une journée portes ouvertes. En effet, le Ministère de la Culture propose à qui le souhaite d’embarquer à bord de l’Alfred Merlin et de rencontrer les archéologues de la fouille de l’épave. Une navette viendra vous chercher dès 10h du matin au port Tino Rossi d’Ajaccio. Une plongée dans l'Histoire à ne pas manquer.
 
 

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